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Extrait du LYCÉE (Cours de littérature ancienne et moderne)

par Jean-François de LA HARPE (1799)

 

D'Horace.

IL est le seul des lyriques latins qui soit parvenu jusqu'à nous; mais ce qui peut nous consoler de la perte des autres, c'est le jugement de Quintilien, qui assure qu'ils ne méritaient pas d'être lus. Il fait au contraire le plus grand éloge d'Horace, et cet éloge a été confirmé dans tous les temps et chez tous les peuples.

Horace semble réunir en lui Anacréon et, Pindare ; mais il ajoute à tous les deux. Il a l'enthousiasme et l'élévation du poète thébain ; il n'est pas moins riche que lui en figures et en images; mais ses écarts sont un peu moins brusques, sa marche est un peu moins vague, sa diction a bien plus de nuances et de douceur.

Pindare, qui chante toujours les mêmes sujets, n'a qu'un ton toujours le même ; Horace les a tous ; tous lui semblent naturels, et il a la perfection de tous. Qu'il prenne sa lyre ; que, saisi de l'esprit poétique, il soit transporté dans le conseil des dieux ou sur les ruines de Troie, sur la cime des Alpes ou près de Glycère, sa voix se monte toujours au sujet qui l'inspire. Il est majestueux dans l'Olympe, et charmant près d'une maîtresse. Il ne lui en coûte pas plus pour peindre avec des traits sublimes l'âme de Caton et de Régulus que pour peindre avec des traits enchanteurs. les caresses de Lycimnie et les coquetteries de Pyrrha.

Aussi franchement voluptueux qu'Anacréon, aussi fidèle apôtre du plaisir, il a les grâces de ce lyrique grec avec beaucoup plus d'esprit et de philosophie, comme, il a l'imagination de Pindare avec plus de morale et de pensées. Si l'on fait attention à la sagesse de ses idées, à la précision de son style, à l'harmonie de ses vers, à la variété de ses sujets : si l'on se souvient que ce même homme a fait des satires pleines de finesse, de raison et de gaieté, des épîtres qui contiennent les meilleures leçons de la société civile, en vers qui se gravent d'eux-mêmes dans la mémoire ; un Art poétique, qui est le code éternel du bon goût, on conviendra qu’Horace est un des meilleurs esprits que la nature ait pris plaisir à former.

J'ai hasardé la traduction de quelques odes d'Horace, non pas assurément que je le croie facile à traduire ; mais Horace a beaucoup d'esprit proprement dit, et l'esprit est de toutes les langues.

Voyons-le d'abord dans le genre héroïque ; j'ai choisi l'Ode à la Fortune. On pourra la comparer à celle de Rousseau, et l'on verra qu'une ode française ressemble très peu à une ode latine (J'avertis que j'ai rejoint l'ode, "O diva gratum quae regis Antium", avec la précédente, "Parcus deorum cultor et in frequens", qui me paraît en être le commencement, et en avoir été détachée fort mal à propos : il y a même des éditions où elles sont réunies.). Le sujet de celle-ci était fort simple: on parlait d'une descente en Angleterre, qu'Auguste devait conduire lui-même, et qui n'eut pas lieu ; on parlait en même temps d'une guerre contre les Parthes. Le poète invoque la Fortune, et lui recommande Auguste et les Romains. Mais il commence par se réconcilier avec les dieux, qu'en sa qualité d'épicurien il avait fort négligés. Il s'étend ensuite sur les attributs de la Fortune, et finit, après l'avoir invoquée, par déplorer les guerres civiles et la corruption des mœurs. Tel est le plan de cette ode. J'ai risqué en la traduisant de changer plusieurs fois le rythme, pour rendre mieux la variété des tons, et suppléer, quand les phrases demandaient une certaine étendue, à la facilité qu'avaient les Grecs et les Latins d'enjamber d'une strophe à l'autre.

D'Épicure élève profane,
Je refusais aux dieux des vœux et de l'encens.
Je suivais les égarements
Des sages insensés qu'aujourd'hui je condamne.
Je reconnais des dieux : c'en est fait je me rends.
 
J'ai vu le maître du tonnerre,
Qui, la foudre à la main, se montrait à la terre
J'ai vu dans un ciel pur voler l'éclair brillant,
Et les voûtes éternelles
S'embraser des étincelles
Que lançait Jupiter de son char foudroyant.
 
Le Styx en a mugi dans sa source profonde :
Du Ténare trois fois les portes ont tremblé.
Des hauteurs de l'Olympe aux fondements du monde,
L'Atlas a chancelé.
 
Oui, des puissances immortelles
Dictent à l'univers d'irrévocables lois.
La Fortune, agitant ses inconstantes ailes,
Plane d'un vol bruyant sur la tête des rois.
Aux destins des états son caprice préside.
Elle seule dispense ou la gloire ou l'affront,
Enlève un diadème, et d'un essor rapide
Le porte sur un autre front.
 
Déesse d'Antium, ô déesse fatale !
Fortune! à ton pouvoir qui ne se soumet pas ?
Tu couvres la pourpre royale
Des crêpes affreux du trépas.
Fortune, ô, redoutable reine !
Tu places les humains au trône ou sur l'écueil ;
 
Tu trompes le bonheur, l'espérance et l'orgueil,
Et l'on voit se changer, à ta voix souveraine,
La faiblesse en puissance, et le triomphe en deuil.
 
Le pauvre te demande une moisson féconde,
Et l’avide marchand, sur le gouffre de l'onde
Rapportant son trésor,
Présente à la Fortune, arbitre des orages,
Ses timides hommages,
Et te demande un vent qui le conduise au port.
Le Scythe vagabond, le Dace sanguinaire,
Et le guerrier latin, conquérant de la terre,
Craint tes funestes coups.
 
De l'Orient soumis les tyrans invisibles,
A tes autels terribles,
L'encensoir à la main, fléchissent les genoux.
Tu peux (et c'est l’effroi dont leur âme est troublée),
Heurtant de leur grandeur la colonne ébranlée,
Frapper ces demi-dieux ;
Et soulevant contre eux la révolte et la guerre,
Cacher dans la poussière
Le trône où leur orgueil crut s'approcher des cieux.
 
La nécessité cruelle
Toujours marche à ton côté,
De son sceptre détesté
Frappant la race mortelle.
Cette fille de l'enfer
Porte dans sa main sanglante
Une tenaille brûlante,
Du plomb, des coins et du fer.
 
L'Espérance te suit, compagne plus propice,
Et la Fidélité; déesse protectrice,
Au ciel tendant les bras,
Un voile sur le front, accompagne tes pas,
Lorsque annonçant les alarmes,
 
Sous un vêtement de deuil,
Tu viens occuper le seuil
D'un palais rempli de larmes,
D'où s'éloigne avec effroi
Et le vulgaire perfide,
Et la courtisane avide
Et ces convives sans foi,
 
Qui, dans un temps favorable,
Du mortel tout-puissant par le sort adopté
Venaient environner la table,
Et s'enivraient du vin de sa prospérité.
 
Je t'implore à mon tour, déesse redoutée :
Auguste va descendre à cette île indomptée
Qui borne l'univers (1)
Tandis que nos guerriers vont affronter encore
Ces peuples de l'Aurore,
Qui seuls ont repoussé notre joug et nos fers.
 
Ah! Rome vers les dieux lève des mains coupables.
Ils ne sont point lavés, ces forfaits exécrables
Qu'ont vus les immortels.
Elles saignent encor, nos honteuses blessures ;
La Fraude et les Parjures,
L'Inceste et l'Homicide entourent les autels.
 
N'importe, c'est à toi, Fortune, à nous absoudre.
Porte aux antres brûlants, où se forge la foudre,
Nos glaives émoussés.
Dans le sang odieux des guerriers d'Assyrie.
Il faut que Rome expie
Les flots de sang romain qu'elle-même a versés.

(1) L'Angleterre, que les Romains regardaient comme une extrémité de l'univers.

Quelques idées de cette ode sont empruntées d'une ode de Pindare, où il invoque la Fortune : c'est la douzième des Olympiques.

Fille de Jupiter, Fortune impérieuse,
Les conseils, les combats, les querelles des rois,
La course des vaisseaux sur la mer orageuse,
Tout reconnaît tes lois.
 
Le ciel mit sur nos yeux le sceau de l'ignorance.
De nos obscurs destins nous portons le fardeau,
De revers en succès traînés par l'espérance
Jusqu'au bord du tombeau.
 
Le bonheur nous séduit; le malheur nous accable.
Mais nul ne peut percer la nuit de l'avenir ;
Tel qui se plaint aux dieux de son sort déplorable
Demain va les bénir, etc.

On peut se convaincre, en lisant cette ode, de ce que j'ai dit ci-dessus du poète lyrique des Romains, qu'il semblait écouter et suivre une inspiration momentanée, et peindre tout ce qui se présente devant lui. On a vu tout le chemin qu'a fait Horace : on l'a vu monter dans les cieux, descendre dans les enfers, voler avec la Fortune autour des trônes et sur les mers. Tout à coup il se la représente sous un appareil formidable, et il peint l'affreuse Nécessité; il lui donne ensuite un cortège plus doux, l'Espérance et la Fidélité ; il l'habille de deuil dans le palais d'un grand disgracié : il trace rapidement les festins du Bonheur et la fuite des convives infidèles. Enfin il arrive à son but, qui est de recommander Auguste, et sa course est finie.

Voici maintenant deux odes galantes. Toutes deux sont fort courtes ; dans toutes deux il y a un mélange de douceurs et de reproches, de louange et de satire, qui a toujours été l'âme de cette espèce de commerce et le fond des conversations. amoureuses: c'est tout comme aujourd'hui. Voilà bien des raisons qui peuvent faire excuser une traduction médiocre.

Si le ciel t'avait punie.
De l'oubli de tes serments,
S'il te rendait moins jolie ;
Quand tu trompes tes amants,
Je croirais ton doux langage,
J'aimerais ton doux lien :
Hélas ! il te sied trop bien
D'être parjure et volage.
Viens-tu de trahir ta foi,
Tu n'en es que plus piquante,
Plus belle et plus séduisante ;
Les cœurs volent après toi.
Par le mensonge embellie,
Ta bouche a plus de fraîcheur.
Après une perfidie,
Tes yeux ont plus de douceur.
Si par l'ombre de ta mère,
Si par tous les dieux du ciel,
Tu jures d'être sincère,
Les dieux restent sans colère
A ce serment criminel ;
Vénus en rit la première :
Et cet enfant si cruel,
Qui sur la pierre sanglante
Aiguise la flèche ardente
Que sur nous tu vas lancer
Rit du mal qu’il te voit faire,
Et t'instruit encore à plaire
Pour te mieux récompenser.
Combien de vœux on t’adresse!
C'est pour toi que la jeunesse
Semble croître et se former.
Combien d'encens on t'apporte !
Combien d'amants à ta porte
Jurent de ne plus t'aimer !
Le vieillard qui t'envisage
Craint que son fils ne s'engage.
En un piège si charmant,
Et l'épouse la plus belle
Croit son époux infidèle,
S'il te regarde un moment,

A PYRRHA
 
Pyrrha, quel est l'amant enivré de tendresse
Qui, sur un lit de rose, étendu près de toi,
T'admire, te sourit, te parle, te caresse,
Et jure qu'à jamais il vivra sous ta loi ?
Quelle grotte fraîche et tranquille
Est le voluptueux asile
Où ce jeune imprudent, comblé de tes faveurs,
Te couvre de parfums, de baisers et de fleurs ?
C'est pour lui qu'à présent Pyrrha veut être belle ;
Que ton goût délicat relève élégamment
Ta simplicité naturelle,
Et fait naître une grâce à chaque mouvement.
Pour lui ta main légère assemble à l'aventure
Une flottante chevelure
Qu'elle attache négligemment.
Hélas ! s'il prévoyait les pleurs qu'il doit répandre !
Crédule, il s'abandonne à l’amour, au bonheur.
Dans ce calme perfide, il est loin de s'attendre
A l'orage affreux du malheur.
L'orage n'est pas loin il va bientôt apprendre
Que l'aimable Pyrrha qu'il possède aujourd'hui,
Que Pyrrha si belle et si tendre
N'était pas pour longtemps à lui.
Qu'alors il pleurera son fatal esclavage !
Insensé qui se fie à ton premier accueil !
Pour moi, le temps m'a rendu sage;
J'ai regagné le port, et j'observe de l'œil
Ceux qui vont, comme moi, se briser à l'écueil
Que j'ai connu par mon naufrage.

Il faut voir ce qu'est Horace jusque dans un simple billet, où il s'agit d'un souper chez sa maîtresse : son imagination riante l'y conduit en bonne compagnie.

Ô reine de Paphos, de Gnide et de Cythère !
Viens, quitte ces beaux lieux, quitte-les pour Glycère.
Sa demeure est plus belle, et son encens plus doux.
Mène avec toi l'enfant qui nous commande à tous,
Qui règne sur le monde, et même sur sa mère.
Mercure, ennemi des jaloux,
Les Grâces en robe flottante,
Les Nymphes à l'envi se pressant sur tes pas,
Et la Jeunesse enfin, divinité charmante,
Qui sans toi ne le serait pas.

Quelle flexibilité d'esprit et de style ne faut-il pas pour passer de ces images gracieuses au ton de l'ode Justum et tenacem, dont le début, si fier et si imposant, a été souvent cité comme un modèle du style sublime !

Le juste est inébranlable,
Et sur la base immuable
Des vertus et du devoir
Il verra, sans s'émouvoir,
 
Un tyran furieux lui montrant le supplice,
Un peuple soulevé lui dictant l'injustice,
Le bras de Jupiter tout prêt à foudroyer :
Le ciel tonne, la mer gronde,
Sur lui les débris du monde
Tomberont sans l'effrayer.

Il y a dans Horace environ une trentaine d'odes galantes ou amoureuses qui prouvent toutes combien cet écrivain avait l’esprit fin et délicat. Ce sont, la plupart des chefs–d'œuvre finis par la main des Grâces. Personne ne lui en avait donné le modèle. Ce n'est point là la manière d'Anacréon : le fond de ces petites pièces est également piquant dans toutes les langues, et chez tous les peuples où règnent la galanterie et la politesse. Elles sont même beaucoup plus agréables pour nous que les odes héroïques du même auteur dont le fond nous est souvent trop étranger, et dont la marche hardie et rapide ne peut guère être suivie dans notre langue, qui procède avec plus de timidité, et veut toujours de la méthode et des liaisons. Peut-être serions-nous un peu étourdis de la course vagabonde du poète, et trouverions nous qu'il y a dans cette espèce d'ouvrage trop pour l'imagination, et pas assez pour l'esprit. Sous ce point de vue, chaque peuple a son goût, analogue à son caractère et à son langage ; et il est sûr que nos odes, n'étant pas faites pour être chantées, ne doivent pas ressembler aux odes grecques et latines. La plupart, au contraire, sont des discours en vers, à peu près aussi suivis, aussi bien liés qu’ils le seraient en prose. Je ne dis pas qu'il faille nous en blâmer absolument ; mais ne seraient-elles pas susceptibles d'un peu plus d’enthousiasme et de rapidité qu’on n’en remarque, même dans nos plus belles ? C'est ce qu'il sera temps d'examiner quand il sera question des lyriques modernes (*).

J. F. de La Harpe
(Académie Française)

 

NOTE.

(*) Parmi eux, la première place appartient, sans contredit, à Rousseau. Mais, en finissant cet article, peut-être n'est-il pas inutile d'observer, pour l'intérêt du goût, quel tort lui font ceux qui, rédigeant au hasard des livres élémentaires, des poétiques, des rhétoriques à l'usage des jeunes gens, les induisent en erreur , en citant, à l'appui d'un nom célèbre, de très mauvais vers dont il ne faudrait parler que pour en faire voir les défauts, bien loin de les rapporter comme des autorités. Tous ces compilateurs qui se copient fidèlement les uns les autres, et dont le nombré est infini, ne manquent jamais, à propos d'Horace, de transcrire le jugement qu'en a porté Rousseau dans une de ses épîtres. Le voici :

Non moins brillant, quoique sans étincelle,
Le seul Horace en tous genres excelle,
De Cythérée exalte les faveurs,
Chante les dieux, les héros, les buveurs ;
Des sots auteurs berne les vers ineptes,
Nous instruisant par gracieux préceptes
Et par sermons de joie antidotés.

De jeunes étudiants, dont le goût ne peut pas encore être formé, se mettent ces vers dans la mémoire, parcequ'on les leur a fait répéter dans leurs exercices du collège , et les croient bons, parce qu'ils sont de Rousseau. Il faudrait au contraire leur faire voir tous les vices de ce style, et combien il rassemble de fautes. Il n'est pas vrai qu'Horace soit sans étincelles il en a de plus d'une sorte, s'il est vrai qu'on doive entendre par ce mot des traits saillants : ses odes surtout en sont pleines. Ce vers de Rousseau semblerait dire que les étincelles sont un défaut ; mais jamais ce mot n'a été pris en mauvaise part. Et, quoiqu'un mauvais ouvrage puisse avoir des étincelles, rien n'empêche qu'il n'y en ait dans les meilleurs. Dire qu'un écrivain tel qu'Horace exalte les faveurs de Cythérée, c'est s'exprimer d'une manière froide et flasque. Le plus mince rimailleur peut exalter ces faveurs-là ; mais un Horace, un Chaulieu, un Tibulle, en parlant en amants et en poètes, les sentent et les font sentir, et ne les exaltent pas. Berner les vers ineptes est une expression basse qui ne peut passer dans un morceau sérieux, et la rime d'ineptes et de préceptes est d'une dureté choquante dans un endroit qui devrait avoir de la grâce. Instruire par préceptes et par sermons est une construction marotique très déplacée quand on donne des leçons et qu'on cite un modèle ; et des sermons de joie antidotés sont d'un jargon barbare qu'il faudrait réprouver partout. Ces remarques n'empêchent pas que Rousseau ne soit, dans d'autres ouvrages, un excellent versificateur ; mais c'est pour cela même qu'il ne faut pas aller chercher ce qu'il y a de plus mauvais pour le placer dans des livres didactiques. C'est un piège tendu à la jeunesse, que ces livres devraient éclairer.



 

[ Scan + OCR à partir de la numérisation en mode image disponible sur le site de la BNF ]
[ Textes collationnés par D. Eissart ] [ Mis en ligne sur le site "ESPACE HORACE" en Juillet 2004 ]

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