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Ode I, 5

— traduction juxtalinéaire —

 

Argument analytique

ODE I, 5: À Pyrrha  —  Il lui demande quel est le nouvel amant qu'elle favorise. Il plaint le sort de cet amant, qu'elle doit trahir un jour. Le poète lui-même a éprouvé l'inconstance de Pyrrha.


 

Traduction littérale et juxtalinéaire

LIBER I
CARMEN V
 
AD PYRRHAM
 
Quis puer
gracilis,
perfusus
in rosa multa
odoribus liquidis,
urget te Pyrrha,
sub antro grato ?
Cui religas
flauam comam
simplex munditiis ?
Heu quotiens flebit
fidem
deosque mutatos,
et insolens
emirabitur aequora
aspera uentis nigris,
qui credulus
fruitur nunc
te aurea ;
qui sperat
semper
uacuam,
semper amabilem,
nescius
aurae fallacis !
Miseri
quibus nites
intemptata !
Paries sacer
indicat tabula uotiua
me suspendisse
deo potenti maris
uestimenta uuida.
LIVRE I
ODE V
 
À PYRRHA
 
Quel jeune garçon
à la taille mince,
baigné
avec une rose abondante
d'odeurs (parfums) liquides
presse toi, Pyrrha,
sous une grotte agréable ?
Pour qui rattaches-tu
ta blonde chevelure
simple dans tes parures ?
Hélas ! que de fois il pleurera
ta foi perdue
et les dieux changés,
et non accoutumé (pour la première fois)
verra avec étonnement les mers
orageuses par les vents noirs,
lui qui crédule
jouit maintenant
de toi d'or (honnête, fidèle);
lui qui espère
toi devoir être toujours
vide (libre) d'un autre amour,
toujours aimante,
ne connaissant pas
le vent trompeur !
Infortunés
ceux pour qui (aux yeux de qui) tu brilles
n'ayant pas été éprouvée !
La paroi sacrée du temple
indique par un tableau votif
moi avoir suspendu
au dieu maître de la mer
mes vêtements humides.
 

 

Traduction "correcte"

À PYRRHA

Dis-nous, Pyrrha, quel tendre adolescent, tout baigné de liquides parfums, te presse étroitement sur un lit semé de roses, à l'ombre d'un antre charmant ? Pour qui, dans tes simples atours, rattaches-tu les blondes tresses de tes cheveux ? Hélas ! que de fois il pleurera ta foi perdue, ses dieux changés ! Peu fait encore à ces mers où il court, un jour il les verra avec stupeur troublées par d'affreuses tempêtes, lui qui maintenant, crédule et ignorant les vents trompeurs, te possède tendre, fidèle, et t'espère toujours aimante et libre d'un autre amour. O malheur à ceux qu’éblouit ta beauté, et qui ne savent pas combien elle est décevante ! Les murs sacrés du temple signalent mon naufrage: j'y ai voué au dieu des mers mes humides vêtements.

Notes

v.1 : gracilis, « svelte ». C'était pour les anciens la beauté la plus recherchée.
 
v.2 : Urget, te serre, te presse, t'enlace.
 
v.8 : emirabitur. Seul exemple de ce mot dans la bonne latinité.
 
v.13 : Me tabula sacer. Chez les anciens, ceux qui s'étaient sauvés d'un naufrage faisaient représenter dans un tableau ce qui leur était arrivé, et consacraient ce tableau dans le temple du dieu auquel ils s'étaient adressés dans leur détresse, et au secours duquel ils croyaient devoir leur salut. Les poètes font souvent allusion à cet usage :
 
Fracta rate naufragus assem
Dum rogat, et picta se tempestate tuetur
.
(Juven. Sat., xiv.)
 
Cantas quum fracta te in trabe pictum
Ex numero portes ?

(Pers. Sat., I.)


 

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